Charles de Courbes

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Charles de Courbes

Naissance vers 1580
Activité principale magistrat
Style Musique baroque
Musique vocale
Activités annexes organiste, compositeur

Œuvres principales

Motets, messes, chansons

Charles de Courbes, est un magistrat de l'administration royale, organiste et compositeur français, né vers 1580 et mort après 1628.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est né autour de 1580 et aurait séjourné très jeune[1] à la cour de Louise de Lorraine-Vaudémont, veuve d'Henri III, au château de Chenonceau vers 1589-1599 puis à Moulins (Allier) vers 1599-1601. Peut-être était-il le fils d’un des officiers de sa maison[2] ? La page de titre de ses Cantiques le désigne comme « élu et lieutenant particulier », c'est-à-dire officier de l'administration fiscale, chargé des litiges touchant à la levée des impôts ; lui incombaient non seulement la répartition des impôts directs au sein de son ressort (l’élection), mais aussi la garantie de justice dans les procédures fiscales. Son Parisis paru en 1613 révèle une certaine familiarité avec des membres de la cour, de la magistrature ou de l’administration, comme avec des personnages ayant été dans l'entourage de Henri III ou de Louise de Lorraine-Vaudémont. En 1628, année de son testament, Courbes devient organiste de l'église Saint-Sauveur de Paris ; il résidait alors rue Saint-Sauveur.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Le Parisis (1612)[modifier | modifier le code]

  • Le Parisis de C. de Courbes. Paris : Blain Vilain, 1613. 8°. Exemplaire à Paris BNF : 8-BL-15643.
Recueil écrit à l'occasion des fiançailles de Louis XIII avec Anne d'Autriche en 1612, et présenté au roi un an plus tard. Il rassemble des pièces de vers adressées à des membres de la cour, de la magistrature et de l’administration, à quelques amis aussi. Ces pièces, réparties en trois groupes, révèlent que Courbes était bien introduit dans la cour de France.

Les Cantiques spirituels (1622)[modifier | modifier le code]

Le Regina coeli extrait des Cantiques de 1622.
  • Cantiques spirituels nouvellement mis en musique à quatre, cins, six, sept et huit parties par le sieur de Courbes, esleu et lieutenant particulier. Paris : Pierre I Ballard, 1622[3].
Édition critique par Marc Desmet avec fac-similé de l'exemplaire conservé à Troyes (Saint-Étienne : Publications de l'Université Jean Monnet et Lyon : Éditions Symétrie, 2005) avec une introduction développée, d’où sont extraits les éléments biographiques ci-dessus.
Contient 37 cantiques, assez disparates dans leur inspiration comme dans leurs sources littéraires et musicales. Textes en français, en latin et le dernier en grec[4]. Les sources littéraires sont issues de la liturgie chrétienne traditionnelle mais s’y trouve aussi des textes de Philippe Desportes (1546-1606) et des paraphrases et des traductions de Courbes lui-même. La pièce finale, le motet Angeli, archangeli à sept voix, superpose six textes liturgiques différents ainsi que les mélodies du plain-chant de cinq d’entre eux. Marc Desmet fait l’hypothèse que le volume a pu être présenté au roi à l’occasion simultanée du 21e anniversaire du roi et de la reine, en .

L’Office du Saint-Sacrement (1623)[modifier | modifier le code]

  • L’Office du St Sacrement mis en musique avec tablature de luth à 5 parties (Paris, 1623). Édition perdue, connue seulement par l’inventaire de la bibliothèque des imprimeurs Ballard[5].

Notes[modifier | modifier le code]

  1. À en croire un des poèmes du Parisis, 1613.
  2. Les origines familiales proposées dans Desmet 2005 sont peu convaincantes. En revanche, on peut citer George de Courbes, en 1584 chantre des chapelles de musique du roi et de la reine mère, chapelain en 1580-1587, chapelain des hautes messes en 1589. Voir Handy 2008 p. 460 et 515 et Brooks 2000 p. 450.
  3. RISM C 4313, Guillo 2003 no 1622-C. Exemplaires à Troyes BM (S-11-2432) et à Paris BNF (Mus.) (RES-VM-7273, les 4 premiers f. manquent).
  4. Sur cette pièce, voir Desmet 2006.
  5. Guillo 2004, p. 334.

Références[modifier | modifier le code]

  • Jeanice Brooks. Courtly song in late sixteenth-century France. Chicago and London : Chicago University Press, 2000.
  • Marc Desmet. « Chanter en grec à la cour de Louis XIII ? L'ultime cantique spirituel du lieutenant de Courbes », Revue de Musicologie 92/2 (2006), p. 261-285.
  • Isabelle Handy, Musiciens au temps des derniers Valois (1547-1589). Paris : Honoré Champion, 2008.
  • Laurent Guillo. Pierre I Ballard et Robert III Ballard, imprimeurs du roy pour la musique (1599-1673) . Sprimont et Versailles, 2003, 2 vol.
  • Laurent Guillo. « La bibliothèque de musique des Ballard d’après l’inventaire de 1750 et les notes de Sébastien de Brossard », Revue de musicologie 90/2 (2004) p. 283-345 et 91/1 (2005) p. 195-232.

Liens externes[modifier | modifier le code]